ICI.Retour sur le passage de Mitch Hewer à Paris lors de l'évènement "Un jour avec... les séries anglaises" ! Un moment plein de bonne humeur à partager entre amis.Es-tu déçu de ne pas être dans la troisième saison de "Skins" ?J'aurais aimé être dans la troisième saison parce que tourner Skins était extraordinaire. C'était tellement amusant d'être avec les autres, les acteurs, les réalisateurs, producteurs, toutes ces personnes géniales avec qui j'ai travaillé et c'était facile de montrer cette bonne entente à l'écran. Dans un sens, ça aurait été bien de continuer Skins, mais c'était bien aussi de pouvoir passer à autre chose, je ne serais peut-être pas aller à L.A., je n'aurais probablement pas fait Britannia High et rencontré toutes ces personnes différentes. C'est comme ça que je le vois. La série a été comme une rampe de lancement qui m'a permis de partir dans différentes directions.
As-tu regardé la troisième saison de "Skins" ?J'ai vu le premier et le deuxième épisode, mais je ne regarde pas beaucoup la télévision. Donc j'achèterai sûrement le coffret en DVD puisque la diffusion est terminée en Angleterre.
Qu'as-tu fait avant "Skins" ?Quand j'étais plus jeune, je voulais être footballeur, puis pendant ma dernière année à l'école primaire, je devais avoir 10-11 ans, un gars est venu et il a fait des claquettes et j'ai pensé que c'était assez sympa - bien que personne d'autre ne l'aimait dans la classe. Et j'ai commencé à prendre des cours de claquettes l'été et j'ai appris très vite. J'ai complètement abandonné le football et je suis allé à des compétitions un peu partout en Angleterre, j'en ai gagné pas mal. Et donc je me suis dit que je voulais être danseur et devenir comme Gene Kelly, qui est devenu mon idole. Quand j'avais 16 ans, j'ai dit à ma mère que je voulais partir et étudier à Londres, mais elle m'a dit que j'étais trop jeune, donc je suis resté à Bristol - où je vis en Angleterre - et j'ai passé mon temps là-bas jusqu'à ce que j'ai 18 ans. C'est à ce moment-là qu'un agent de casting pour Skins est venu dans mon école et m'a demandé de passer l'audition - bien que je ne voulais pas être acteur parce que ça me foutais une peur bleue. J'ai lu le script et je lui ai dit "non, merci !" Je n'y suis pas allé, elle m'a appelé et m'a redemandé de venir. J'ai quand même cédé et ils m'ont aimé donc j'ai passé trois autres auditions et j'ai fini par obtenir le rôle. J'étais tellement submergé et excité et confus. Je me suis dit "pourquoi est-ce que j'ai cette chance ?", mais ça s'est juste mis en place. Je voulais être un danseur professionnel, un footballeur quand j'étais jeune et maintenant, je veux être dans des films ou des programmes télé extraordinaires.
Ta vie est un peu comme le film "Billy Elliot" ?Oui, tout le monde dit que ma vie est comme celle de Billy Elliot, et le fait est que je ne voulais pas faire ça et tout est venu naturellement vers moi. Beaucoup de gens me déteste pour ça, parce que je n'ai pas pris de cours pour devenir acteur, pour danser ou chanter. Je sais que j'ai été chanceux et que j'ai eu une grande opportunité et de la chance, et je suis chanceux d'être là où je suis.
Est-ce que c'était difficile de jouer un adolescent gay ?Non, je ne l'ai pas vu comme ça. Je pense que Maxxie est juste un type ordinaire, normal tout comme n'importe quel enfant - tous les jeunes essaient de savoir dans quelle direction aller dans leur vie quand ils sont à un jeune âge et décident de ce qu'ils veulent faire - et je pense que Maxxie, juste parce qu'il est gay, n'a pas besoin d'avoir d'autres problèmes dans le scénario. Et c'est une des choses qu'ils ont faite et c'était vraiment bien. Ils n'ont pas fait de Maxxie... je n'ai rien contre ces émissions qui font ça, mais il y a toujours ce personnage gay qui semble toujours avoir des problèmes. Et c'est ce que j'aimais en jouant Maxxie, il faisait parti de la bande. Il avait des ami(e)s et il faisait parti du groupe. Ce n'est pas parce qu'il aimait coucher avec des garçons et ses potes avec des filles, que cela aurait du poser des problèmes et c'est ce que j'ai voulu apporter avec ce personnage. J'ai joué juste un mec normal, mais il est gay... J'ai aimé jouer Maxxie, il est vraiment cool et ces potes le sont aussi.
Penses-tu que ton personnage était le plus sensible ?Tous les personnages avaient un côté sensible. Maxxie a constaté que c'était plus dur pour lui de trouver sa voie à travers sa vie et l'école comparé aux autres personnages - d'autant plus qu'Anwar avait des problèmes avec lui, par rapport au fait qu'il soit gay. Je pense que ce scénario était plutôt bien au moment où Anwar semble avoir un problème avec lui et le fait qu'il soit gay, alors que c'était son meilleur pote, et les autres ne comprenaient pas pourquoi - étant donné qu'ils étaient amis depuis si longtemps - donc ça a fait ressortir le côté vulnérable de Maxxie. Mais tous les personnages ont aussi ce côté émotionnel dans la série.
Es-tu satisfait de la façon dont la série se termine pour ton personnage ?Oui, plutôt. Il a un petit ami et s'en va avec Anwar ce qui est assez sympa. Je ne sais pas ce qu'il serait en train de faire maintenant pour être honnête. Peut-être qu'il jouerait dans une pièce musicale à Westend (à Londres) ou à Broadway à New-York. J'avais de grands espoirs pour lui quand il est parti.
Pourquoi penses-tu que "Skins" est tellement populaire ?Je pense qu'un grand nombre de personnes peuvent s'y retrouver : les jeunes, les vieux. Les personnes plus âgées peuvent se dire "j'avais l'habitude de faire ça quand j'étais jeune" et les plus jeunes peuvent penser "oh c'est cool, c'est ce que je fais maintenant" mais évidemment Skins exagère certaines choses : le sexe, la drogue, les soirées,... pour le divertissement. Ce ne sont pas tous les jeunes qui sortent et prennent des drogues.
C'est plutôt nouveau pour la télévision anglaise ?C'est vraiment nouveau ! Pour moi, quand tu regardes Skins c'est plus réel que les autres programmes, ce n'est pas condescendant par rapport aux jeunes, on n'est pas en train de leur dire quelque chose du style si tu prends des drogues, il arrivera ça, comme la plupart des autres séries. Je pense que c'est pour ça que les jeunes peuvent s'y retrouver encore plus, regarder la série et juste l'apprécier. De plus, je pense que la série fonctionne aussi bien en grande partie parce que tous les acteurs sont de bons amis sur le plateau et ça se voit à l'écran, parce qu'on est vraiment ami dans la réalité.
As-tu déjà ressenti une part de responsabilité envers les téléspectateurs, les plus jeunes, qui pourraient imiter les personnages ?C'est une bonne question. Mais non, pas vraiment. J'ai toujours cru au fait que les gens ont le choix dans la vie et s'ils choisissent de faire quelque chose qu'ils ont vu à la télévision, ce n'est pas ma faute. Par exemple, les gens disent que les jeux vidéos influencent les jeunes, personnellement je n'ai jamais été influencé par les jeux quand j'étais plus jeune. Les gens ont le choix, donc je ne pense pas vraiment avoir de responsabilité par rapport à ce que ces jeunes, qui regardent la série, font dans la vraie vie. Je ne vois pas en quoi on influence les jeunes, ou n'importe qui d'ailleurs à faire ce qu'on fait dans la série, tout est mis en scène pour le divertissement. Cette série est vraiment faite pour ça, ce n'est pas un documentaire donc... on ne leur dit pas d'être soul ou de prendre des drogues...
Et qu'est-ce que tes parents pensent de la série ?Ils rient à chaque fois qu'ils la regardent - en particulier quand j'étais nu. Je pensais "Oh non, mon dieu !" (Rires) et ma mère me disait "t'inquiète pas, j'ai déjà vu tout ça avant !" et j'avais envie de lui répondre "mais je suis plus vieux maintenant et je suis plus grand !", donc c'était marrant. Mais mes parents sont assez relax donc ils en rigolent, ils trouvent que c'est drôle.
Penses-tu que "Skins" a fonctionné parce que vous n'étiez pas connus au début ?Oui, je pense que c'est une des raisons. Nous étions tous de bons amis qui s'embarquaient dans la même aventure ? excepté pour Nicholas Hoult qui avait déjà fait des films avant. Mais pour la plupart d'entre nous, c'était notre premier truc et nous voulions tous faire bonne impression, donc peut être que c'est notre sincérité qui en est ressortie et qui a plu aux gens. Pour mon premier jour de tournage, je me souviens, j'avais seulement deux lignes à dire mais j'y pensais tellement que je les ai oubliées ! (Rires) J'étais un peu effrayé, mais non c'était génial.
Puisque vous n'étiez pas connus, je suppose que le mérite revient aussi en grande partie aux producteurs, aux scénaristes,... ?Oui, et une grande partie des réalisateurs nous donnaient une grande liberté par rapport au script, ce qui fait que c'était plus marrant. On ne se faisait pas disputer chaque fois que nous disions mal notre texte. Une des choses que j'ai aimé avec Skins c'est que tous les textes étaient écrits par des jeunes. Je crois que le plus jeune devait avoir 18 ans... on les a rencontré, on trainait aussi avec eux, la plupart d'entre eux étaient pratiquement de la même tranche d'âge que nous. C'est pour ça que je pense que Skins est aussi bien écrit - dans la majorité des séries ce sont des personnes de 40 ans qui écrivent pour des jeunes de 18 ans. Comment est-ce possible qu'ils sachent ce qu'un jeune de 18 ans pourraient dire ? Même mon père ne comprend pas certaines choses qui sortent de ma bouche ! Donc c'était un des bons points de la série, nous avions de jeunes scénaristes et ils écrivaient des textes extras pour nous. Et s'il y avait un mot qu'on ne voulait pas dire, on n'était pas obligé de le faire...
Par exemple...Oula ! C'était il y a deux ans ! (Rires) Je ne sais plus, mais par exemple, les jeunes ont différentes façons de dire "cool", "génial"... Et à Bristol, on a un argot régional... je sais que si je devais utiliser cet argot à Londres, par exemple, on me dirait "pardon, qu'est-ce que tu dis ?" (Rires) et personne ne me comprendrait.
Hormis le fait d'apprendre à jouer, qu'as-tu appris en faisant "Skins" ?Je pense que d'être dans une série, jouer sur un plateau, être avec des personnes plus âgées, fait que tu grandis plus vite... J'ai adoré parler avec l'équipe parce qu'ils avaient tous beaucoup plus d'expérience que nous, ils ont été sur différents plateaux, vu différentes personnes, certaines d'entre elles sont des méga-stars ! Et on voulait juste écouter leurs histoires : ce qu'ils avaient fait, qui ils avaient rencontré et ce qu'ils avaient appris. On était complètement intimidé par eux. De mes 16 ans à maintenant, je dirais que j'ai beaucoup grandi - bien que ma mère dirait le contraire parce que je ne sais toujours pas comment utiliser une machine à laver ou ce genre de choses. (Rires) Quand j'étais à L.A., je la contactais avec Skype et je lui disais "Maman, je ne sais comment ça fonctionne !" ou elle m'expliquait comment cuisiner du poulet, ce genre de choses ! (Rires)
Tu es allé à Los Angeles, as-tu rencontré des producteurs ?Oui, L.A. fut l'expérience la plus incroyable que j'ai jamais eu. Pas seulement parce qu'il fait plus chaud là-bas - il pleut toujours en Angleterre - mais j'ai rencontré des gens géniaux et je suis allé visiter de grandes chaîne de télévision, la Century Fox, Universal, Disney,... J'étais tellement submergé par tout ça, je me disais "Mon dieu, qu'est-ce que je fais ici ?". Je continuais juste à penser que j'étais seulement un petit garçon de Bristol et là j'étais à L.A. dans tous ces studios de tournage. Une des choses que j'ai apprise c'est qu'il ne faut rien considérer comme acquis parce que tout cela peut disparaitre. Donc quand j'étais là-bas j'essayais juste de profiter de tout, j'arrêtais pas de penser "Wahou !" et je prenais plein de photos dans les studios, mais des policiers sont venus me voir pour me demander si j'avais un permis, et je leur ai dit que non, donc ils m'ont dit qu'ils allaient effacer mes photos, donc j'ai rangé mon appareil ! (Rires)
Qu'est-ce que tu as fait d'autre après "Skins" ?J'ai passé du temps avec ma famille. J'ai passé quelques auditions, j'ai eu des scripts pour des pièces de théâtre. Mais je pense que je ne suis pas prêt pour faire du théâtre, peut-être que si c'était une petite pièce qui se jouerait deux ou trois semaines... mais sinon je ne suis pas prêt à aller sur scène et faire la même chose tous les jours. Ce serait trop répétitif. C'est pour ça que je préfère faire des films, parce que tu rencontres des personnes nouvelles tous les jours, tu fais des choses différentes. Et j'aime ça, rencontrer des nouvelles personnes et aller dans différents endroits. Si je devais rester dans le même théâtre tous les jours, je pense que ça me rendrait dingue !
As-tu des nouvelles des autres acteurs ?En fait j'ai rencontré Joe (Dempsey) à L.A. Il y avait une réunion d'acteurs anglais et on s'est croisé. Et ça a donné "Oh mon dieu, Joe !", "Oh mon dieu, Mitch !" "Génial, allons boire un verre !" Non, on a pas dit ça, parce que de toute façon on ne peut pas boire là-bas avant 21 ans ! (Rires) Et puis, je ne bois d'alcool de toute façon donc... (Rires collectifs) Non, vraiment je ne bois pas. Je bois seulement de l'eau et du thé vert. Et parfois... du jus d'orange ! (Rires)
Qu'est-ce que tu vas faire dans un mois ?(Rires) Aller à la gym, passer du temps avec ma famille,... pour le reste qui sait ? Je ne sors pas vraiment trop en boîte, pour moi les boîtes c'est pour aller traîner avec ses potes, boire de l'alcool et être soul, mais je trouve pas ça marrant. Mais sinon, je ne sais pas, je voudrais passer du temps avec ma famille, mon père et ma mère, passer des auditions pour de nouvelles choses. Avec un peu de chance, j'aurai un des rôles pour lesquels j'ai auditionné, ensuite je me préparerai pour ça. En ce moment, j'attends pour un film de danse en Angleterre, qui est plutôt pas mal. C'est une sorte de version anglaise de Sexy Dance, donc je croise les doigts. Mais c'est vraiment difficile quand on travaille, enfin en ce qui me concerne, de toujours penser à ce qu'on fera après et ce qui va se passer. Tu fais quelque chose, tu le termines et ensuite tu t'en vas, tu repasses des auditions, etc. Tout le monde pense qu'on est devenu des supers stars maintenant et qu'on fait ceci ou cela ! mais en fait non, tu lis juste des scripts à la maison et tu vas faire des auditions en espérant que tu auras le job. C'est comme Dev (Patel). Il a fait le film (Slumdog Millionaire) et il ne pensait pas du tout à ça, à ce qui s'est passé. Il s'est juste dit que le film était fait, qu'ils avaient un petit budget, mais que c'était bien. Il passe l'année suivante à aller à des auditions, puis la saison des Awards arrivent et ça l'a propulsé au sommet. Pour moi, ce serait vraiment étrange et bizarre. Je ne crois pas que ça m'arriverait parce qu'on m'a toujours appris à ne pas prendre quoi que ce soit pour acquis.
Propos recueillis par Céline Chahinian et Fohnjang Ghebdinga.